
Ma mère, voyageuse "roots", et mon père, amateur d'hôtels-clubs haut de gamme, m'ont transmis une curiosité insatiable pour le monde, dans un mélange qui m'a habituée à m'adapter partout. Originaire de Picardie, j’ai toujours eu très envie de découvrir le monde, mais je ne savais pas par où commencer. Après le bac, j’ai tenté une licence LEA à Amiens, mais en trois semaines, j’ai senti que ce n’était pas pour moi. Plutôt très bonne élève, j'ai toujours cherché l'excellence, je ne voulais pas perdre de temps, mais surtout, je voulais m’engager dans une voie qui me correspondait à 100 %.
J’ai grandi dans une famille où l’idée du voyage était synonyme de liberté, de rencontres, mais aussi d’une certaine responsabilité. Nous avons toujours été sensibles aux questions sociales et environnementales à la maison, ce qui m’a profondément marquée.
En 2018, j’ai ouvert mon entreprise spécialisée dans la production de spectacles et d'événements, avec l’aide de mon père, qui a longtemps travaillé dans le secteur : Makadam Events. En parallèle, j’ai poursuivi une licence en études culturelles à Nancy, mais là encore, toujours pas de révélation. À ce moment-là, je n’avais qu’une seule certitude : je voulais voyager, rencontrer des gens… J’ai alors intégré une école spécialisée en animation touristique, ce qui m’a amenée à travailler comme animatrice en saison. J’ai adoré toutes les interactions humaines, une dimension du tourisme qui m’a définitivement conquise.
Mais je voulais plus ! Je souhaitais combiner cette passion du voyage avec le management. C’est alors qu’Excelia Tourism School est entrée dans ma vie. La promesse d’une formation professionnalisante, tournée vers l’international et centrée sur l’humain m’a séduite. Mon choix était clair : Excelia ou rien !
Humacité© : une mission sociale qui a changé ma vie
Quand j’ai intégré Excelia, l’un des aspects qui m’a le plus attirée était la mission humanitaire obligatoire en 2e année avec Humacité©, qui permet de s’engager dans des missions à l’international, dans des domaines sociaux. Du bénévolat international obligatoire ! pour moi, c’était un must. Une occasion de vivre une expérience forte, de contribuer à une cause qui me tenait à cœur tout en découvrant un autre côté du monde.
Pourquoi New York ? Parce que la misère, le besoin d’aide, sont partout, même dans cette ville qui symbolise l’American Dream. J’ai consulté la plateforme « Qui est où qui était où » d’Excelia, qui recense toutes les expériences stage, alternance, Humacité© et Climacité©, mais n'y ai pas trouvé la mission qui me convenait. J’ai donc pris l’initiative de contacter plusieurs ONG, dont la Food Bank For New York City, une organisation à but non lucratif dédiée à la lutte contre la faim. Ma demande a été rapidement acceptée.
Le bénévolat étant profondément ancré dans la culture américaine, tout s’est fait très vite.
Ma mission à la Food Bank For New York City était de distribuer des sacs alimentaires, d’abord en sous-sol pour préparer les sacs selon les besoins des foyers, le nombre de personnes, s’il y avait des animaux domestiques… Certaines familles se privent de nourriture pour nourrir leurs animaux ! Sur le terrain pour la distribution et pour rencontrer les bénéficiaires, j’ai été profondément touchée. J’ai rencontré des gens formidables, de toutes origines et de toutes classes sociales : des Américains, des Mexicains, des jeunes, des vieux. Carlos, un bénévole mexicain, m’a même invitée à dîner au restaurant pour me faire découvrir la cuisine de son pays. Peu d’internationaux participaient à ces missions, et je me suis retrouvée un peu "la Frenchy" dans ce contexte… J’ai adoré ça. J’étais souvent complimentée sur mes lunettes, apparemment atypiques. Les gens sont parfois dans l’excès, mais sans hypocrisie et toujours avec bienveillance.
En immersion totale
Je travaillais le matin ou l’après-midi, ce qui m’a laissé le temps de découvrir la ville autrement, comme une locale, en immersion totale. J’ai arpenté New York dans tous les sens, ce qui m'a également permis de voir deux mondes opposés : d'un côté, Wall Street avec ses costards et ses affaires, de l’autre, le Bronx et Harlem, zones de pauvreté où l'entraide est essentielle. En voyageant en bus et en étant hébergée en auberge de jeunesse, j’ai aussi pu aller visiter Washington DC, Salem – j’aime bien les histoires de sorcières –, et Boston pendant une semaine avec une copine qui m’avait rejointe.
La plupart du temps j’étais en solo, mais toujours émerveillée. J’ai vécu d’autres moments improbables, complètement dingues. J’ai dansé la salsa au MoMA (Museum of Modern Art) avec un inconnu. Un autre jour, j’ai tenté ma chance pour assister à l’émission de télévision The Jimmy Fallon Show. Sur liste d’attente bien sûr, mais étant seule, j’avais une carte à jouer. Et bingo ! Me voilà la toute première à entrer dans la salle du plateau du fameux talk-show... Mon siège est situé juste derrière le prompteur, si bien que j’ai littéralement l’impression que Jimmy Fallon me parle directement tout au long de l’émission !
Mais la cerise sur le gâteau, celle que je n’aurais même pas osé rêver, c’était l’invité musical : Maneskin, mon groupe préféré, qui a fait le show. Et moi, la petite Frenchy au premier rang, avec ma marinière bien en évidence dans le public... C’était irréel !
L’Amérique, c’est le pays de l’entertainment, le sens du spectacle à l’extrême. Un soir, j’ai voulu tester l’expérience du sport à l’américaine : match de hockey au Madison Square Garden. Seule avec mon verre de Coca-Cola et mon popcorn, installée entre une famille d’Américains et une bande de potes surexcités. Je ne suis pas une grande fan de sport, mais l’ambiance était juste indescriptible. Quand l’hymne national a résonné… J’ai ressenti un frisson, les larmes sont encore montées !
Et puis, il y a eu ce concert de gospel dans une église, magique. Ce jour-là, c’était aussi un baptême d’adultes, et je me suis posé des questions sur cette facette du tourisme. Est-ce qu’on avait vraiment notre place ici en tant que visiteurs ? L’émotion était là, puissante, mais aussi un léger malaise, un questionnement sur les frontières entre curiosité culturelle et respect des communautés locales.
Humacité© un accélérateur de développement
Ce séjour m'a fait grandir à tous les niveaux. Je me sentais utile aux autres, et je n’ai jamais autant apprécié ma propre compagnie. J'ai appris à m'écouter, à me confronter à des situations nouvelles. Ma maîtrise de l'anglais a été mise à l’épreuve, mais au fil des semaines, notamment grâce à ma manager, Olivia, je suis devenue plus confiante.
Vivre à New York pendant deux mois, c’était vivre comme une locale, pas une touriste. J’ai appris à optimiser mon budget et à adopter le mode de vie américain. Je n’allais pas au restaurant, mais je profitais des bons plans, je me souviens d’avocats géants ! Je logeais à Brooklyn, en colocation avec un Britannique, une Allemande, une Brésilienne et un Américain. Nous avons partagé des plats typiques de nos pays, des histoires et des sorties. Bien sûr, nous avons gardé des liens forts, on se donne des nouvelles régulièrement.
Quitter New York a été un crève-cœur. Mais une expatriation académique à Florence m’attendait pour un semestre tout en anglais. J’étais prête ! Pendant cinq mois, j’ai exploré l’Italie dans ses moindres recoins, du Nord au Sud, en m’imprégnant de tout : la culture, les paysages, la cuisine, la danse… et même quelques amourettes ! Ce fut du tourisme pur, mais notez que ça ne m’a jamais empêchée de réussir mon semestre d’études !
J’ai poursuivi la 3e année en alternance en tant que Chargé de projet produit Hôtel pour Disneyland Paris. Mais cela ne me correspondait pas. J’ai démissionné pour un environnement plus proche de mes valeurs : un camping haut de gamme et écolabellisé, où j’ai continué en alternance comme adjointe de direction. Là-bas, j’ai appris énormément : la réglementation, le management, la gestion d’une structure saisonnière… et surtout, j’ai découvert un milieu où bienveillance et professionnalisme vont de pair.
Le mot de la fin : toujours l’humain
Pendant mes trois ans de Bachelor Management du Tourisme et de l’Hôtellerie (parcours Tourism Management et Hotel Management), j’ai été ambassadrice. Aujourd’hui, toujours aussi passionnée, à l’aise pour parler aux étudiants en connaissance de cause, cela m’aide beaucoup pour le poste de responsable orientation et promotion à Excelia Tourism School qui m’a été proposé.
Repartirai-je un jour ? Sans doute… D’ailleurs, en mai, je pars pour un road-trip en Croatie, toujours avec mon meilleur ami. L’envie est toujours là, même si aujourd’hui, je suis épanouie dans ce que je fais. Mais mon moteur reste l’humain. Que ce soit dans l’événementiel ou l’hôtellerie, dans un établissement économique ou un cinq étoiles, tout tourne autour de l’expérience vécue, du lien qui se crée. Bien sûr, le digital et l’intelligence artificielle permettent d’améliorer et de personnaliser les services, mais à mon check-in, je veux un sourire, une attention, un « Avez-vous fait bon voyage ? », une vraie présence. Parce que l’essence de ces métiers de l’hôtellerie et du tourisme, c’est avant tout l’accueil et la bienveillance.