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Le rôle de l’innovation dans l’hôtellerie de plein air : répondre aux attentes des nouvelles générations

Le rôle de l’innovation dans l’hôtellerie de plein air : répondre aux attentes des nouvelles générations

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eco lodge excelia

L’hôtellerie de plein air, un secteur en plein essor depuis plusieurs décennies, continue de se réinventer pour répondre aux attentes des nouvelles générations. Ces dernières, plus exigeantes en matière d’expérience utilisateur, de confort, de digitalisation et de durabilité, poussent les acteurs du secteur à innover constamment. Qu’il s’agisse du développement de nouvelles infrastructures, de l’introduction des technologies modernes ou de l’adoption de pratiques écoresponsables, l'innovation dans l’hôtellerie de plein air devient indispensable pour satisfaire les jeunes voyageurs d'aujourd'hui.

Les attentes des nouvelles générations : le moteur de l’innovation

Les jeunes générations, en particulier les milléniaux et la génération Z, adoptent une approche différente du tourisme par rapport à leurs prédécesseurs. Plus connectés, plus soucieux de l'environnement et avides de nouvelles expériences, ils influencent fortement l'évolution de l'hôtellerie de plein air.

  • L’expérience avant tout : pour ces jeunes voyageurs, les vacances ne se résument pas à un simple séjour en plein air. Ils recherchent des expériences uniques, authentiques et personnalisées. Le camping traditionnel ne suffit plus ; les concepts comme le glamping (glamorous camping) et les hébergements insolites, tels que les cabanes perchées dans les arbres ou les tentes bulles, sont devenus des options très populaires.

  • Technologies et digitalisation : les jeunes générations sont hyperconnectées. Elles attendent des outils digitaux qui facilitent leur expérience avant, pendant et après le séjour. Cela va de la réservation en ligne intuitive, aux applications mobiles permettant de gérer tous les aspects de leur séjour, en passant par la connexion Wi-Fi gratuite et rapide sur les sites d’hôtellerie de plein air.

  • Écoresponsabilité : ces générations sont également très sensibles aux questions environnementales. Elles privilégient des hébergements qui adoptent des pratiques durables, comme la gestion efficace de l’énergie, le recyclage, ou encore l’utilisation de matériaux écoresponsables.

 

L’innovation dans les infrastructures d’hôtellerie de plein air

Pour répondre à ces nouvelles attentes, l’hôtellerie de plein air a dû s’adapter en innovant dans ses infrastructures.

 

Glamping et hébergements insolites : une réponse au besoin d’originalité

Le glamping, qui combine le confort d’un hôtel et l’expérience authentique de la nature, est un exemple d'innovation dans l’hôtellerie de plein air qui séduit particulièrement les jeunes générations. Les terrains de camping et les parcs d’hôtellerie de plein air investissent désormais dans des hébergements atypiques pour se démarquer de la concurrence et offrir aux clients des séjours mémorables.

Parmi les exemples d’hébergements innovants, on trouve :

  • Les tentes bulles qui permettent d’observer le ciel étoilé tout en bénéficiant d’un confort haut de gamme.
  • Les cabanes dans les arbres, offrant une immersion complète en pleine nature.
  • Les lodges de luxe, équipés de toutes les commodités modernes (spa, salle de bain privative, etc.), tout en étant installés au cœur de la nature.

Ces hébergements insolites, en plus de répondre aux attentes des jeunes en quête d’originalité, apportent une plus-value considérable aux sites d’hôtellerie de plein air.

 

Services premium et équipements de pointe

L’innovation passe également par l’amélioration des services et équipements proposés sur les sites d’hôtellerie de plein air. Les jeunes voyageurs attendent désormais un niveau de confort équivalent à celui des hôtels de standing. Pour répondre à cette demande, certains campings de plein air proposent :

  • Des piscines chauffées, des spas et des salles de sport en plein air.
  • Des restaurants gastronomiques et des bars tendance, souvent utilisant des produits locaux et biologiques pour s’aligner avec les attentes écoresponsables des jeunes générations.
  • Des espaces de coworking pour répondre aux besoins des nomades digitaux, ces travailleurs qui voyagent tout en continuant à exercer leur profession à distance.
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ecolodge excelia tourism school

 

L'importance de la digitalisation dans l’hôtellerie de plein air

L’innovation dans l’hôtellerie de plein air passe également par la digitalisation. En effet, la technologie joue un rôle clé pour répondre aux attentes des nouvelles générations, qui utilisent quotidiennement leur smartphone pour organiser et gérer tous les aspects de leur vie, y compris leurs voyages.

 

Réservation en ligne et expérience client optimisée

La première étape du parcours client se fait généralement en ligne. Les jeunes voyageurs s'attendent à une expérience de réservation simple et rapide, avec la possibilité de personnaliser leur séjour. Pour répondre à cette demande, de nombreux acteurs de l’hôtellerie de plein air se tournent vers des plateformes de réservation innovantes, proposant :

  • Des systèmes de réservation en ligne fluides avec la possibilité de visualiser les hébergements disponibles en temps réel.
  • Des options de personnalisation permettant de choisir des services complémentaires, comme la location de vélos, des excursions ou des paniers repas bio.
  • Des avis clients détaillés pour garantir une transparence totale sur l'expérience attendue.

 

Applications mobiles et automatisation des services

Une fois sur place, les jeunes générations souhaitent utiliser leurs smartphones pour gérer leur séjour de manière autonome. Les applications mobiles dédiées à l’hôtellerie de plein air permettent par exemple de :glamping excelia tourism school

  • Gérer les services et les réservations en temps réel, comme la réservation d'une activité ou l'extension du séjour.
  • Accéder à des informations pratiques, telles que les horaires des installations ou les recommandations locales.
  • Interagir avec le personnel via un chat en ligne pour répondre aux questions ou demandes spécifiques.
De plus, certaines innovations vont plus loin en proposant des services entièrement automatisés comme le check-in/check-out digitalisé, sans passer par une réception, ou encore des bracelets connectés permettant d'accéder aux installations du site.

 

La durabilité au cœur de l’innovation en hôtellerie de plein air

Pour les jeunes générations, l’écologie est une priorité. L'innovation dans l’hôtellerie de plein air doit donc aussi passer par l’adoption de pratiques durables.

Hébergements écologiques

De nombreux établissements se tournent vers la construction d’hébergements utilisant des matériaux écoresponsables, comme le bois certifié ou des structures conçues pour minimiser l'impact environnemental. Par ailleurs, certaines installations intègrent des systèmes de gestion de l'énergie verte, tels que les panneaux solaires, pour fournir de l’électricité de manière durable.

Réduction des déchets et gestion de l’eau

D'autres innovations visent à réduire les déchets et à améliorer la gestion des ressources, un aspect particulièrement important pour les jeunes soucieux de leur empreinte écologique. Parmi les initiatives les plus répandues :

  • La réduction de l’utilisation des plastiques : plusieurs sites d’hôtellerie de plein air mettent en place des politiques zéro plastique, proposant par exemple des alternatives réutilisables pour la vaisselle ou des gourdes à la place des bouteilles en plastique.
  • La récupération et la gestion de l’eau : certains campings utilisent des systèmes de récupération des eaux de pluie pour irriguer les espaces verts ou nettoyer les installations, réduisant ainsi leur consommation d’eau potable.

 

L’innovation dans l’hôtellerie de plein air est désormais une nécessité pour répondre aux attentes des nouvelles générations, qui recherchent des expériences uniques, connectées et respectueuses de l’environnement. En investissant dans des infrastructures modernes, des hébergements insolites, la digitalisation des services et des pratiques écoresponsables, l’hôtellerie de plein air s'adapte aux nouvelles tendances du marché. Pour les jeunes voyageurs, ce secteur devient ainsi un terrain d’exploration aussi bien en matière d’expériences qu’en termes de valeurs partagées. Quant aux professionnels du secteur, l’innovation continue est la clé pour rester compétitif dans un marché en constante évolution.

 

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Les métiers émergents du tourisme durable : opportunités et perspectives

Les métiers émergents du tourisme durable : opportunités et perspectives

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étudiants en randonnée

Le développement durable est devenu un enjeu majeur dans tous les secteurs d’activité, y compris le tourisme. De nouvelles carrières émergent, offrant des opportunités passionnantes pour les jeunes de 16 à 25 ans. 

 

Le développement durable dans le tourisme : un secteur en plein essor

Le tourisme durable est une approche qui vise à minimiser l’impact environnemental du tourisme tout en maximisant les bénéfices sociaux et économiques. Il s’agit d’un secteur en plein essor, avec de nombreuses initiatives réussies à travers le monde. Par exemple, certaines destinations touristiques ont mis en place des programmes de conservation de la faune et de la flore, tandis que d’autres ont développé des infrastructures respectueuses de l’environnement.

En 2023, 69% touristes envisagent de voyager de manière durable*. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes de 18 à 24 ans, avec 36% se déclarant très concernés par le tourisme durable**.

Cette tendance de tourisme plus responsable offre également des opportunités économiques significatives. En 2023, l’industrie touristique a généré un total de 58 milliards d’euros de recettes, un record en France***. De plus, le gouvernement français a alloué 50 millions d’euros au Fonds Tourisme Durable, dans le cadre du plan France Relance**. Ces aides, gérées par l’Ademe, soutiennent la transformation de la filière autour de trois volets : restauration, hébergements et slow tourisme.

Le tourisme durable est donc un secteur en plein essor offrant de nombreuses opportunités, tant sur le plan environnemental qu’économique. Avec une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et sociaux, le tourisme durable est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans l’industrie touristique.

 

Les nouvelles carrières du tourisme durable

Il existe de nombreux métiers dans le secteur du tourisme durable. Voici quelques-uns des plus en vogue :

  • Chargé de mission développement du tourisme local 

Il travaille à la promotion et à la valorisation du tourisme local. Il peut s’agir de développer des circuits touristiques respectueux de l’environnement ou de promouvoir des hébergements écologiques.

  • Responsable de projets de développement touristique 

Il est en charge de la mise en œuvre de projets visant à développer le tourisme dans une région donnée. Il peut s’agir de projets de restauration de sites historiques, de création de parcs naturels ou de développement de nouvelles activités touristiques.

  • Chef de produit

Il conçoit et commercialise des offres de voyage. Dans le cadre du tourisme durable, il peut s’agir de voyages axés sur la découverte de la nature ou de la culture locale, avec un impact minimal sur l’environnement.

  • Consultant en tourisme 

Il conseille les entreprises et les institutions sur leurs stratégies touristiques. Il peut s’agir de les aider à développer des offres de tourisme durable ou à améliorer leur impact environnemental.

  • Responsable de l’éco-conception dans l’hôtellerie 

Il  est chargé de concevoir et de mettre en œuvre des pratiques durables dans les hôtels, comme l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction des déchets, ou l’approvisionnement en produits locaux.

  • Chargé de communication en tourisme durable 

Il travaille sur la promotion et la communication autour des initiatives de tourisme durable dans différentes structures telles que les collectivités locales, les parcs naturels, les comités régionaux, etc.

 

Comment se former aux métiers du tourisme durable ?

Il existe de nombreuses formations pour se préparer aux métiers du tourisme durable. Certaines écoles proposent des cursus spécifiques, tandis que d’autres offrent des modules de formation continue. Il est également possible de se former sur le terrain, en participant à des stages ou des missions de volontariat.

Pour aspirer à une telle carrière, Excelia Tourism School se présente comme un choix de premier plan grâce à ses programmes spécialisés conçus pour répondre aux besoins de ce secteur dynamique. À Excelia, les étudiants peuvent s'engager dans des parcours éducatifs qui vont bien au-delà des fondements théoriques, en s'immergeant dans des expériences pratiques enrichissantes qui préparent au mieux à la réalité du terrain.

L'école de Tourisme d'Excelia propose un éventail de formations adaptées aux ambitions de chacun dans le domaine du tourisme, de la RSE et du Développement Durable. Le Bachelor et les Masters of Science spécialisés en Hospitality et Destinations sont des diplômes reconnus et spécifiquement orientés en management du tourisme durable. Ces cursus sont pensés pour doter les étudiants des compétences professionnelles et des certifications nécessaires pour exceller dans ce secteur.

 

Le tourisme durable offre de nombreuses opportunités de carrière pour les jeunes de 16 à 25 ans. Que vous soyez intéressé par la promotion du tourisme local, la gestion de projets touristiques, la conception de voyages ou le conseil en tourisme, il existe un métier qui correspond à vos aspirations. Alors, pourquoi ne pas vous lancer dans cette aventure passionnante ?

 

Bibliographie

*https://www.avantio.com/fr/blog/statistiques-tourisme-durable/ 

**https://demain.ladn.eu/secteurs/tourisme/6-chiffres-pour-comprendre-la-realite-du-tourisme-durable/

***https://www.unwto.org/fr/unwto-tourism-dashboard

 

 

Le Tourisme Solidaire : un levier pour le développement économique et social des communautés locales

Le Tourisme Solidaire : un levier pour le développement économique et social des communautés locales

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tourisme solidaire excelia

 

Le tourisme ne se limite pas à la simple découverte de paysages pittoresques ou de sites historiques. Il peut aussi être un moteur puissant de développement économique et social pour les communautés locales qui accueillent les voyageurs. Le tourisme solidaire, également appelé tourisme responsable ou tourisme équitable, se présente comme une approche qui vise à créer un impact positif et durable sur les populations locales tout en offrant aux voyageurs une expérience enrichissante et authentique

 

Compréhension du Tourisme Solidaire

Le tourisme solidaire repose sur le principe fondamental de minimiser les impacts négatifs du tourisme traditionnel, tels que la surconsommation des ressources naturelles, la dégradation culturelle et environnementale, ainsi que l'exclusion économique des populations locales. Au lieu de cela, il met l'accent sur le respect des cultures locales, le soutien aux entreprises et initiatives locales, ainsi que la création d'opportunités économiques durables pour les résidents.

 

soutien entreprises locales tourisme exceliaChoix Éclairés des Voyageurs

L'un des moyens les plus importants par lesquels les voyageurs peuvent contribuer au développement économique et social des communautés locales est par le choix conscient de leurs activités et de leurs dépenses. Plutôt que d'opter pour des chaînes hôtelières internationales, les voyageurs peuvent rechercher des hébergements gérés localement, tels que des chambres d'hôtes, des auberges communautaires ou des éco-lodges. Ces options non seulement offrent une expérience plus authentique, mais également soutiennent directement les habitants.

 

Création d'Emplois Locaux

Le tourisme solidaire crée des opportunités d'emploi locales, notamment dans les domaines de l'hébergement, de la restauration, des guides touristiques et de l'artisanat. Ces emplois permettent aux communautés locales de générer des revenus stables et de réduire leur dépendance à l'égard de l'assistance sociale ou de l'émigration pour trouver du travail. De plus, ces revenus peuvent être utilisés pour améliorer l'accès aux soins de santé, à l'éducation et à d'autres services essentiels afin de lutter contre la pauvreté.

 

Soutien aux Initiatives Locales

Les voyageurs peuvent peuvent aussi participer à des activités et à des excursions proposées par des entreprises locales. Que ce soit des visites guidées menées par des habitants, des ateliers artisanaux, des cours de cuisine traditionnelle ou des projets de préservation environnementale, ces expériences permettent aux voyageurs de s'engager directement avec la communauté et de participer à son développement.

 

Consommation Responsable

Les achats de souvenirs et de produits locaux ont un impact significatif sur l'économie locale. En privilégiant l'achat de produits artisanaux et de souvenirs fabriqués localement, les voyageurs soutiennent les artisans et les petites entreprises. Cette démarche favorise la transmission des savoirs traditionnels et la préservation de la culture locale, tout en générant des revenus pour les habitants.

 

hébergement durable tourisme Engagement dans des Projets de Développement

Certaines destinations touristiques offrent aux voyageurs l'opportunité de s'engager dans des projets de développement locaux, tels que la construction d'écoles, la rénovation d'infrastructures communautaires ou la participation à des programmes de soutien social. Ces actions permettent aux voyageurs de s'impliquer directement dans l'amélioration des conditions de vie des populations locales.

 

Respect de l'Environnement

Le tourisme solidaire englobe également la préservation de l'environnement. Les voyageurs peuvent réduire leur empreinte écologique en adoptant des pratiques respectueuses de l'environnement, telles que la gestion responsable des déchets, la conservation de l'eau et l'utilisation de moyens de transport durables.

 

Échange Culturel et Sensibilisation

Cette forme tourisme responsable favorise également l'échange culturel et la sensibilisation mutuelle entre les voyageurs et les communautés locales. En apprenant des uns et des autres, les voyageurs peuvent développer une meilleure compréhension des enjeux locaux, ce qui peut également les encourager à partager leurs expériences avec leur propre communauté une fois de retour chez eux.

 

Le tourisme solidaire offre une perspective nouvelle et enrichissante sur la manière dont les voyageurs peuvent contribuer au développement économique et social des communautés locales. En faisant des choix conscients, en soutenant les initiatives locales et en adoptant des pratiques responsables, les voyageurs peuvent jouer un rôle crucial dans la promotion d'un tourisme durable et équitable. Ce faisant, ils contribuent non seulement à l'amélioration des conditions de vie des populations locales, mais aussi à la préservation des cultures, des traditions et des environnements uniques qui font de chaque destination un joyau à préserver.

Apprendre en pédalant : Genèse de l'itinérance

Apprendre en pédalant : Genèse de l'itinérance

Charlotte Rotureau, étudiante à Excelia le
cours itinérance tourisme

Trois jours, 130 km à vélo pour explorer d'autres manières de voir le tourisme en région Centre-Val de Loire.

Charlotte Rotureau ExceliaApprendre en pédalant ? Je l'ai fait ! Je m’appelle Charlotte Rotureau et après un début de carrière dans l’événementiel sportif à l’international, j’ai vécu une transformation profonde de ma manière de voir et d’être avec le monde. Ceci a été possible entre autre par le fait de partir en itinérance pendant 3 mois pour vivre :

1/ aux antipodes de ma vie d’avant à savoir, en vélo, alors que je prenais l’avion toutes les semaines

2/ à mon propre rythme, alors que je vivais au rythme de 8 événements par an

3/ sans contrainte, alors qu’avant j’avais une to do list comme compagnon de vie

Le deuxième élément qui m’a permis cette transformation, c’est l’apprentissage par moi-même en lisant et échangeant avec d’autres personnes ainsi qu’en reprenant une formation pour penser l’après-tourisme, c’est-à-dire la fin d’un modèle qui ne fait plus sens face aux défis auxquels notre société doit faire face (enjeux écologiques sociaux, sanitaires, climatiques, géopolitiques, énergétiques etc.).

En créant mon activité en mai 2020, pour accompagner des organisations sportives, culturelles et touristiques à faire face aux défis de notre temps, j’avais aussi envie de donner des cours pour transmettre et imaginer avec des étudiants à quoi pourraient bien ressembler ces 3 secteurs dans 10-15 ans.

C’est avec cette volonté que j’ai proposé à l’équipe pédagogique de d'Excelia Tourism School d’emmener des étudiants vivre une itinérance de 4 jours à vélo pour expérimenter ce qu’on appelle le « slow tourisme » en liant 3 éléments fondamentaux pour moi à savoir :

  • Le coeur : en se connectant à ses émotions, à ce qui nous fait vibrer (ou pas) et en vivant avec 20 personnes pendant 4 jours;
  • L’esprit : en découvrant des projets qui prennent en compte les enjeux écologiques et sociaux, en rencontrant les gens qui proposent d’autres manières de voir le tourisme;
  • Le corps : en étant son propre moteur pour se déplacer et en découvrant ses capacités physiques.

Grâce au soutien de Marie-Noëlle Rimaud, Marie Connac, Pascal Capellari et toute l’équipe pédagogique, ce projet a pu voir le jour en juin 2022 avec un groupe de 20 étudiants internationaux en 2ème année du Bachelor Management du Tourisme et de l’Hôtellerie.

 

Organisation de l’itinérance

Pour comprendre ce qu’est le cyclotourisme, le slow tourism et toutes ces autres manières de voyager différemment, il n’y a pas 36 solutions, il faut le VIVRE dans son corps, dans ses tripes !
Le vivre ça veut dire :

  • rouler plusieurs dizaines de kilomètres par jour (quasiment 130 km sur 4 jours),
  • parler avec des personnes qui font un pas de côté et expérimentent d’autres manières de faire,
  • s’organiser pour vivre en collectivité pendant 4 jours dans des conditions parfois inconfortables (la pluie, le vent, le manque de sommeil, la fatigue etc.).

En avril 2022, quand j’ai rencontré les étudiants pour la première fois et que je leur ai parlé de cette itinérance, je dois vous avouer que je n’en menais pas large, surtout quand, sur leurs visages, je pouvais lire leurs peurs et leurs craintes. Au fond de moi, j‘étais intimement convaincue que vivre à vélo pendant 4 jours était la meilleure manière de sortir des préjugés comme « je n’y arriverai jamais », « on va s’embêter à vélo », « je ne suis pas intéressé par ces sujets ».
Pour construire cette itinérance, j’avais dès le début indiqué ma volonté de la co-construire avec les étudiants, c’est-à-dire de leur permettre d’être acteurs de ce voyage apprenant. Leur donner un rôle était aussi l’occasion pour eux d’appréhender les contraintes de ce type de voyage et de prendre la mesure de ce que nous allions vivre.

Nous n’avions que deux mois pour monter cette expédition, il m’a donc fallu commencer seule la préparation en définissant l’itinéraire pour repérer les hébergements et une partie des personnes à rencontrer.
Nous avons eu 9 heures de cours en présentiel et à distance pour préparer cette itinérance, et je dois le redire la motivation du groupe n’était pas très forte, seuls 3-4 étudiants se sont montrés très impliqués, et heureusement.
Lors de la première séance de cours, j’ai présenté le projet, l’itinéraire et l’état d’avancement des démarches que j’avais initiées. On a listé ensemble les besoins à couvrir pour mener à bien cette aventure. De cet atelier, 4 groupes d’actions sont nés :

  • Coordination générale;
  • Logistique vélo;
  • Hébergements et restauration;
  • Communication et visite.

Au fur et à mesure des séances, l’engouement s’est petit à petit développé, les étudiants se sont emparés des thématiques et ont contribué à la réalisation du séjour. Après plusieurs semaines de préparation, on s’est retrouvé mardi 7 juin 2022 pour vivre 4 jours sur les Bords de Loire avec comme itinéraire Blois - Chambord - Amboise et Tours. Un périple incroyable autant pour eux que pour moi…

étudiants vélo Excelia Tourism

 

Retour d’expériences

Je vous propose un retour sur les apprentissages de ce projet un peu hors norme.

Ingrédients clés de cette démarche

La co-construction : certes ce n’était pas évident avec seulement 2 mois de préparation et un niveau de motivation fluctuant, mais ça a permis aux étudiants qui se sont investis de prendre la mesure de l’organisation d’un tel séjour. Ils ont également tissé des liens avec des partenaires/prestataires et ont dû travailler en équipe pour mener à bien leurs missions. C’est aussi une manière de les rendre co-responsables de la bonne organisation du séjour et donc, leur donner un rôle autre que consommateur d’une sortie pédagogique.

La préparation en amont : il m’a fallu quelques heures de travail pour poser l’itinéraire, identifier les lieux de passage, contacter les intervenants sur la route. Ce travail est essentiel et nécessaire pour faire de cette itinérance un temps apprenant, notamment via la rencontre de professionnels du secteur touristique.
Le choix d’un territoire accessible : commencer par la Loire à Vélo c’est un choix symbolique avec les campus de Tours et d’Orléans, mais c’est aussi pour des raisons pratiques. Le cyclotourisme étant très développé, le territoire bénéficie d’infrastructures de très bonne qualité, les prestataires sont nombreux et habitués à travailler avec des groupes de cyclistes. La possibilité de trouver une gare tous les 15 km est également un élément rassurant en cas de coup dur, on peut toujours retourner dans une grande ville rapidement.
La puissance de l’expérience par les mollets : je crois que c’est l’enseignement le plus fort pour les étudiants et moi-même, c’est l’expérimentation par le faire. De nombreux étudiants ont vécu une expérience hors de toute zone connue et la connexion au moteur physique a été un excellent moyen pour eux de découvrir des capacités insoupçonnées. Traverser un paysage à vélo c’est également accepter le temps long, le vide, la difficulté, des choses auxquelles ils ne sont pas forcément habitués.
Un projet collectif : Que ce soit lors de la préparation ou durant l’itinérance je n’ai jamais été seule. En amont, toute l’équipe pédagogique était là pour m’épauler, une aide très précieuse (merci Marie, Marie-Noëlle, Victoria, Audrey, Armelle et Frédérique). J’ai également eu le soutien d’Alexandra Baud pour la partie pédagogique et Guillaume de St Louvent pour son retour d’expériences sur les randonnées pédagogiques. Ces apports m’ont permis de construire un parcours pédagogique adapté au contexte de cette première itinérance.

Durant les 4 jours à vélo, deux super encadrants se sont relayés pour m’aider à encadrer le groupe. Maxime Trève community manager pour Excelia qui a (entre autre) joué le rôle de reporter photos et vidéos et puis, sur la deuxième partie Sébastien Osorio, ancien étudiant en tourisme, fondateur de First Step, nous a apporté son enthousiasme.
Je tenais à remercier tous les contributeurs de ce projet, sans eux rien n’aurait été possible !

 

Les points d’amélioration

Comme toute première, cette itinérance a eu des loupés, je vous partage les points d’amélioration pour la suite.
La contextualisation : en amont de l’itinérance, j’ai sous-estimé le temps de cours, ce qui ne m’a pas permis de donner assez de contenu théorique aux étudiants. Ils sont partis sur cette itinérance sans connaissance des enjeux du tourisme à vélo ce qui a fait défaut lors de certaines rencontres avec les professionnels. Pour la prochaine édition de l’itinérance, qui se déroulera en juin 2023, il est d’ores et déjà prévu d’avoir plus d’heures de cours, pour permettre aux étudiants de mieux comprendre ce pan du tourisme qui ne fait que s’accroître.
L’entraînement à vélo : j’avais surestimé la capacité physique des étudiants en me disant qu’ils étaient dans la force de l’âge et que 150 km ça allait se faire sans encombre. Quelques jours avant le départ, j’ai décidé avec l’accord de l’équipe pédagogique de réduire le nombre de kilomètres car peu d’étudiants pratiquaient le vélo régulièrement. Une sortie à vélo collective aurait été une étape nécessaire dans la préparation, pour permettre aux étudiants de se préparer physiquement ou du moins de se rendre compte de l’effort qu’ils allaient devoir fournir. Initialement, il ne devait pas y avoir de vélos à assistance électrique, mais à la fin du 1er jour deux étudiantes étaient en difficulté, on a fait le choix collectivement (avec les étudiants) d’intervertir deux vélos pour permettre à ces deux jeunes femmes de rester dans le peloton.

Vivement juin 2023 !

 

Face à la jungle des labels tourisme durable, comment le consommateur s’informe-t-il ?

Face à la jungle des labels tourisme durable, comment le consommateur s’informe-t-il ?

Luc Béal, Enseignant-Chercheur à Excelia le
tourisme et développement durable excelia

On compte dans le secteur du tourisme quelques 300 labels, comment s'y retrouver ?

Tourisme et développement durable : Face à la jungle des labels tourisme durable, comment le consommateur s’informe-t-il ?

 

étiquettes de la jungleSelon le cabinet Kantar, on compte dans le secteur du tourisme quelques 300 labels (Charentes Tourisme, 2021), dans un secteur morcelé à l’extrême (18 000 hôtels, plus de 600 000 ‘Airbnb’, etc.) et fortement intermédié par des plateformes de distribution.

Imaginez quelqu’un souhaitant acheter un service respectueux de l'environnement. Il rencontrera les plus grandes difficultés à connaître de façon sûre les effets de ce service sur l’environnement, ou encore dans quelle mesure il a été produit avec le souci de le préserver. Avant d’effectivement consommer le service (un repas, une nuit dans un ‘Airbnb’, etc.), il est en effet bien incapable d’apprécier le caractère vertueux de son mode de production (d’où viennent les meubles de cet appartement loué sur l’Ile de Ré, les carottes utilisées par ce restaurant proviennent-elles d’une exploitation artisanale de proximité ou plutôt du rayon surgelés d’une enseigne de vente en gros, etc. ?).

Et si le restaurateur ou l’hôtelier le garantit, peut-on le croire sur parole ? Les éco-labels sont un moyen de limiter cette asymétrie d’information où un tiers indépendant (l’émetteur du label) garantit au consommateur que le producteur se conforme effectivement à des normes et standards transparents, publics et respectueux de l’environnement. On peut dire qu’un éco-label est un instrument informationnel d’auto-régulation (Karl & Orwat, 1999)[1].      

Les étiquettes « énergie » (lettres de A à G) permettent, quant à elles, aux consommateurs de comparer les consommations énergétiques annuelles d’équipements (électro-ménagers, etc.). 

L’étiquetage environnemental est ainsi un instrument informant sur une mesure globale d’impact, rendant compte d’une analyse complète des impacts sur le changement climatique via les émissions de gaz à effet de serre et à chaque étape de la vie du produit (de l’extraction des matières premières nécessaires à sa fin de vie). On parle ainsi d’une étiquette reposant sur des analyses en cycle de vie (ACV). Pour une entreprise (un hôtel par exemple), l’obtention d’une étiquette environnementale nécessite un processus de certification indépendant et coûteux, parce que supposant une analyse globale en cycle de vie des produits. Dans la pratique toutefois, on assiste plutôt à une prolifération de labels, variant selon leur fiabilité, le niveau d’exigence des standards et les garanties de conformité des entreprises (Van Amstel-Van Saane & al., 2006)[3]. Une dernière catégorie d’information environnementale relèvera plutôt d’auto-déclarations et ne porte que sur une caractéristique environnementale du produit ou ne concerne qu’une seule étape du cycle de vie du produit. Les informations autodéclarées couvrent selon les cas aussi bien de véritables avantages environnementaux que des déclarations vagues et imprécises, voire mensongères (François-Lecompte & Gentric, 2016)[4].

 

Systèmes de recommandation : acceptabilité par les consommateurs et les producteurs

En matière d’alimentation, le nutri-score est un instrument informationnel d’étiquetage nutritionnel, consistant en une recommandation permettant au consommateur de choisir des produits plus sains d'un point de vue nutritionnel. Comme tout système de recommandation, il repose sur la collecte, l’organisation et l’évaluation d’une grande quantité de données, et influence la prise de décision de son utilisateur (achat, etc.). Un système de recommandation s’inscrit dans un environnement multi-acteurs, dont chacun retire une utilité différente … ainsi, un industriel de l’alimentaire peut se voir incité à proposer des produits pour lesquels il sait que la demande est importante parce qu’exemplaire en termes de nutri-score.

Un système de recommandation (figure ci-dessous) est ainsi alimenté par des fournisseurs d’information (industriel, utilisateur[5], propriétaire d’un logement Airbnb, etc.) ayant un intérêt à rendre un produit ou service visible. Après compilation et analyse, ces informations deviennent des recommandations attendues par des utilisateurs souhaitant orienter leurs choix. A l’échelle sociétale, des effets sont également perceptibles : changements dans les modes de production et de consommation, santé publique, impacts environnementaux, etc.

tourisme

 

Les systèmes de recommandation exposent toutefois fournisseurs et utilisateurs à un certain nombre de risques : inexactitude des recommandations, discrimination vis à vis d’un produit, prestataire ou marque (voir par exemple Yuka et le jambon rose), non-respect de la confidentialité. Enfin, les systèmes de recommandation et les algorithmes qui les animent sont potentiellement sources de biais (voir par exemple le cas des algorithmes de Facebook).

L’acceptabilité et la confiance en un système de recommandation (Karpati et al., 2020)[7] dépend finalement de la transparence du processus de recommandation (dois-je acheter un produit alimentaire  noté « A » au nutri-score alors qu’il vient de l’autre bout de la planète ?), du maintien d’un équilibre entre précision de l’information collectée et confidentialité (RGPD…), et enfin dans l’équité de la démarche (publicité sur les critères d’évaluation et de recommandation, bases de données tenues à jour, etc.).            

 

Besoin d’information environnementale transparente et rôle des plateformes

Une récente enquête auprès de plus de 600 voyageurs menée par Excelia (Laurent Bougras & Nathalie Montargot), en partenariat avec la communauté d’agglomération de La Rochelle et Charentes Tourisme établit qu’une forte majorité des voyageurs aspire à disposer d’informations sur l’impact environnemental des hébergements… peut-on dire pour autant que ces informations sont accessibles au moment de la planification du voyage ? On peut en douter. Dans sa recherche d’informations avant l’achat en effet, le consommateur se livre à une forme d’arbitrage entre le coût de la recherche (temps, effort) et ses bénéfices attendus (meilleur produit ou service, meilleur prix). Il a également été établi que la quantité d’information proposée au moment de la prise de décision peut produire une impression de pression temporelle en restreignant la quantité perçue du temps à disposition pour faire un choix (Davidson, 1989[8]). La pression temporelle incite donc l’acheteur à modifier sa démarche de recherche d’informations sur différents attributs de l’offre, et à donner une importance primordiale à l’attribut prix, de la chambre d’hôtel par exemple (Lallement et Zollinger, 2013)[9]. On constate ainsi que les stratégies des distributeurs (Booking.com, Airbnb, etc.) consistent à rendre saillante l’information prix lors de l’affichage des résultats de recherche d’hébergement, tout en incitant les hébergeurs à afficher des prix bas par la production de biais d’intermédiation (Béal, 2021, p79)[10]. Si pour l’heure les informations d’impact environnemental des hébergements ne semblent pas déterminantes dans la stratégie de recommandation des principaux acteurs de la distribution, rendront-elles compte le jour venu de véritables efforts environnementaux de la part des prestataires (hôtel, etc.) ?

 

L’hébergeur, acteur clé du dispositif de recommandation environnementale

Quel dispositif de recommandation imaginer pour un service touristique (et en particulier un hébergement), qui à la fois informe sans biais le voyageur sur les options les plus vertueuses en matière environnementale, et soit incitatif pour les propriétaires d’hébergement, les invitant à adapter le service proposé dans le sens d’un impact environnemental minimisé ? Le protocole sur les gaz à effet de serre[11] distingue entre le scope 1 qui correspond aux émissions directes de ressources possédées ou contrôlées par l’entreprise (hôtel, appartement ou maison mis à la location), le scope 2 qui englobe les émissions indirectes induites par l'achat ou la production d’électricité et le scope 3 qui recouvre les autres émissions indirectes de l’ensemble de la chaîne logistique amont (déplacement du voyageur pour arriver à destination) et aval (activités du voyageurs à destination, services et intrants nécessaires à la prestation du service d’hébergement : conciergerie, blanchisserie, etc.). Ce dernier scope englobe généralement la part la plus importante des émissions résultant d’une activité. Dans le cas d’une prestation d’hébergement, le propriétaire a donc la possibilité d’agir sur les scopes 1 et 2 mais également, en exerçant son rôle d’acheteur (quels prestataires je sollicite pour la maintenance de mon hébergement) et de prescripteur vis-à-vis du voyageur, autant avant qu’après l’arrivée à destination (Moore, 2012[12]). Le dispositif d’incitation du système de recommandation doit donc permettre de gratifier – par un meilleur score – l’hébergeur engagé non seulement dans des améliorations relatives aux scopes 1 et 2 de son impact, mais également actif dans la recommandation vis-à-vis de son client voyageur de prestataires engagés dans la réduction des GES, tant en amont de l’arrivée à destination (moyen de transport utilisé pour se rendre à destination ?) qu’en aval (restaurant choisi, modes de déplacement à destination, activités choisies ?).

 

Le propriétaire d’un hébergement touristique engagé dans la réduction de sa propre empreinte environnementale (au titre des scopes 1 et 2), verrait ainsi son score environnemental bonifié en recommandant à ses hôtes tel restaurant fonctionnant en circuit court, ou telle agence réceptive utilisant des mobilités douces, etc. Progressivement, au sein d’une destination touristique, le cercle vertueux des recommandations s’amplifie sous l’effet d’un tel dispositif d’incitation. Pour l’acteur en charge de la gestion de la destination touristique (communauté d’agglomération, office de tourisme…), la possibilité d’agréger à l’échelle d’un territoire une mesure de l’impact environnemental, et surtout de cartographier un réseau de passeurs interconnectés par une telle chaîne de recommandations, constitue un enjeu majeur pour la conduite d’une action publique en tourisme et au-delà : pluri-hospitalités (Wanner P., 2022[13]) visant notamment à faciliter l’accès au logement de travailleurs à l’année, de saisonniers, etc. Pour les territoires, la « chasse au carbone » pourrait ainsi représenter une opportunité de reprendre aux plateformes numériques la maîtrise des flux de passage sur leur destination… que ces passages soient éphémères ou non.

 

Face à cette prolifération de labels, auto-certifications, étiquettes, la réponse à construire collectivement serait un score carbone ouvert, pédagogique, renseigné par tous, propice à une économie circulaire, renforçant au sein des territoires les interdépendances entre les différentes partie-prenantes de l’hospitalité, hébergeurs, restaurateurs, artisans, habitants, etc.

Et ce que j’en pense vraiment …

Les données d’impact environnemental du tourisme et des hospitalités restent à consolider à tous les niveaux (les voyageurs, les socio-professionnels et leurs partenaires, territoires). Dans l’intérêt général, ces données ne peuvent être privatisées… elles sont au contraire un bien public, essentiel pour guider l’action individuelle et collective vers une accélération-massification de la transition énergétique.

 

Références

[1] Karl, H., & Orwat, C. (1999). Environmental labelling in Europe: European and national tasks. European Environment. 9(5), 212-220.

[2] “Dès 2023, les pires passoires thermiques interdites à la location”, Le Figaro, 13 Janvier 2021.

[3] Van Amstel-Van Saane, M., Driessen, P., & Glasbergen, P. (2006). Eco-labeling and information asymmetry: a comparison of five eco-labels in the Netherlands. Institutional Mechanisms for Industry Self-Regulation, Harvard, University, Boston, United States of America, 24.

[4] François-Lecompte, A., & Gentric, M. (2016). L’étiquetage environnemental des produits et services: enjeux et défis. Décisions Marketing, (1), 99-113.

[6] Milano, S., Taddeo, M., & Floridi, L. (2020). Recommender systems and their ethical challenges. Ai & Society, 35(4), 957-967.

[7] Karpati, D., Najjar, A., & Ambrossio, D. A. (2020). Ethics of Food Recommender Applications. In Proceedings of the AAAI/ACM Conference on AI, Ethics, and Society (pp. 313-319).

[8] Davidson, J. P. (1989). The Five Elements Of Our Time-Pressed Society, Management Quarterly.30-3.

[9] Lallement, J., & Zollinger, M. (2013). «Vite et à tout prix?» Ou l'importance du prix pour le consommateur pressé. Décisions Marketing, 11-24.

[10] Béal, L. (2021). Observation touristique et souveraineté : une analyse économique de l’industrie ? Revue Espaces, Mai.

[11] Green House Gas Protocol : https://ghgprotocol.org/

[12] Moore, K., Smallman, C., Wilson, J. et Simmons, D. (2012). Prise de décision dynamique à destination : un modèle d'ajustement. Gestion du tourisme, 33(3), 635-645.

[13]  Wanner, P . (2022). « Tourisme social, économie collaborative et droits culturels : ethnographie d’une coopération complexe». Thèse de Doctorat, Université Paris Descartes (à paraître).

 

 

 

Balade sur le sentier du littoral

Balade sur le sentier du littoral

Jérôme PIRIOU, Professeur chez Excelia le
sentiers du littoral

"Balade sur le sentier du littoral" 

Le sentier du littoral est un circuit pédestre qui emprunte autant de voies publiques que de terrains privés et ne constitue pas une entité juridique en soi. Bien que le littoral de France ne concerne que 4 % du territoire national, ce milieu regroupe 36 % des résidences secondaires et 40 % des lits touristiques du pays et en fait un milieu privilégié par les visiteurs et les touristes avec 118 millions de nuits, soit 38,5 % des nuitées générées dans l’hexagone (chiffres de 2017)1 . Dans le Monde, les littoraux accueillent le plus grand nombre des touristes et comptent les lieux touristiques les plus imposants (Duhamel et Violier, 2009).

De ce fait, le littoral bénéficie d’un intérêt des chercheurs de multiples disciplines qui étudient le champ du tourisme et des loisirs depuis plus de 50 ans. Maintenir un équilibre entre une protection de l’espace naturel et le développement touristique de ce milieu littoral est un sujet qui préoccupe toujours de multiples acteurs, parmi eux : les élus, les associations, les entreprises, les habitants et même les touristes !

Par ailleurs, il nous a semblé essentiel que nos étudiants formés à La Rochelle dans des locaux situés à peine plus de 300 mètres de la côte et du sentier côtier prennent conscience des enjeux de ce « désir du rivage » (Corbin, 1988) sous le prisme d’un développement durable des territoires de façon générale et plus particulièrement à la lumière du contexte sanitaire actuel.

 

Comprendre l’organisation socio-spatiale des pratiques pédestres sur le sentier du littoral

Depuis 2016, une équipe de 18 chercheurs de plusieurs disciplines (histoire, sociologie, sciences de gestion, géographie, droit, sciences politiques, arts plastiques) et de plusieurs établissements d’enseignement supérieur (Université Rennes 2, Excelia, Université de Lausanne) travaille sur le programme de recherche IMTERPED (Impacts territoriaux des loisirs pédestres sur le littoral) financé par la Fondation de France2

Au sein d’Excelia, avec ma collègue Marie-Noëlle Rimaud, professeure-associée, nous sommes respectivement impliqués comme coordinateur et membre de l’axe « Impact politique des usages pédestres : gestion, aménagement et gouvernance des pratiques ». Parmi les terrains étudiés3, l’île de Ré a révélé plusieurs singularités tant par une co-présence dans le sens de Michel Lussault « rassemblement et agrégation en un même lieu de réalités sociales distinctes » (Lussault, 2003, p. 211) que par les usages qui révèlent de multiples intentions. Pour autant, sur l’île de Ré, comme pour les autres territoires analysés, des acteurs publics (notamment Conseils Régionaux, Conseils Départementaux et Conservatoire du littoral) sont à la manœuvre pour acquérir du foncier puis aménager et gérer les usages du rivage et en particulier du sentier du littoral.

Concernant la gestion, les maires ont récemment été mis à rude épreuve depuis le premier déconfinement en mai 2020. Par leurs pouvoirs de police et en tant que garants de la sûreté, de la sécurité et de la salubrité publique sur leurs communes, les maires ont dû agir en leur âme et conscience pour assurer un équilibre entre une liberté de circuler sur le sentier du littoral et restreindre ses accès afin de limiter la propagation du virus (Piriou et Rimaud, 2020). De plus, les établissements publics de coopération intercommunale ont vu s’accroître, depuis ces cinq dernières années, leurs compétences en aménagement, protection de l’environnement et développement touristique (Piriou, Rech, Clivaz, 2020). Les différents résultats de ce programme de recherche qui s’achève en 2021 sont valorisés dans plusieurs articles et un ouvrage collectif en cours de publication et dont les parutions interviendront à la fin de l’année 2021 ou début de l’année 2022.sentier littoral

 

Échanger avec les gestionnaires et financeurs d’espaces littoraux protégés

Dans le programme de recherche précité les chercheurs ont impliqué dans le comité de pilotage des acteurs socio-professionnels (Agence Française pour la Biodiversité, la Fédération Française de Randonnée Pédestre, le Conservatoire du littoral, etc.).

Au début our présenter aux acteurs locaux le projdu programme, des rencontres territoriales ont été organisées sur chaque terrain pet et échanger avec eux sur les problématiques locales (le 24 avril 2017 dans les locaux de l’école à La Rochelle concernant le terrain « Île de Ré »). Toujours dans une logique de co-construction de la recherche, un symposium a été organisé à Saint-Brieuc les 5 et 6 juin 2019 afin de présenter l’avancement des recherches et engager des débats ouverts.

Enfin, des webinaires de restitutions, ouverts au grand public ont été organisés au printemps 2021, dont le premier concernant le terrain « Île de Ré » le 25 mai 2021.

Dans le cadre de ces rendez-vous organisés avec les acteurs socioprofessionnels nous avons été amenés à travailler plus étroitement avec l’association Rivages de France située à La Rochelle près du Musée Maritime4. Cette association regroupe une centaine de gestionnaires et/ou financeurs d’espaces naturels littoraux et lacustres protégés en France métropolitaine et d’outremer. Nous avons été conviés à la réalisation d’une conférence puis à l’animation d’une table ronde sur les enjeux territoriaux et jeux d’acteurs concernant le sentier du littoral lors d’une rencontre régionale de gestionnaires d’espaces littoraux protégés organisée par Rivages de France et le conservatoire du Littoral à Perros-Guirec (Côtes d’Armor) le 11 décembre 2019. Cette journée a résulté de la publication d’un guide du sentier du littoral comportant des retours d’expériences et des propositions d’actions à destination des gestionnaires.

Plus récemment, dans le cadre de l’émission de radio « Économie et société durables » diffusée sur RCF Charente-Maritime le 13 octobre 20205 , sur invitation de Dimbi Ramonjy, professeur-associé à Excelia, avec Marie-Noëlle Rimaud nous avons eu le plaisir de convier Florian Geffroy directeur de Rivages de France, pour témoigner et échanger sur les enjeux de la protection du littoral.

 

Sensibiliser les étudiants à un tourisme durable sur le littoral

Riches des résultats collectés dans le cadre du programme IMTERPED, mais aussi de la collaboration initiée avec Rivages de France, la transmission des connaissances se présentait comme le dernier maillon de cette approche transversale d’une recherche sur le sentier du littoral.

Au cours de l’été 2020, avec Marie-Noëlle Rimaud nous avons rédigé un cas pédagogique sur Rivages de France destiné aux étudiants dans le cadre de cours sur le tourisme durable. Nous avons profité des 30 ans de Rivages de France en 2020, pour élaborer une rétrospective de la trajectoire de l’association puis avons formulé une problématique portant sur les actions à mener vis-à-vis d’un public en quête de loisirs sur les espaces littoraux et lacustres tout en respectant des engagements de protection de l’environnement et en particulier dans ce contexte complexe de pandémie de COVID-19.

sentier littoralEntre septembre et décembre 2020 nous avons expérimenté le cas pédagogique sur deux niveaux de formation : première année de Bachelor Management du Tourisme et de l’Hôtellerie d’Excelia Tourism School et la deuxième année de MSc Destinations et Projets Touristiques d’Excelia Business School.

  • En bachelor, dans le cadre du module « Management de projet écotouristique » les étudiants devaient interroger le rôle des gestionnaires dans la valorisation de sites sensibles à des fins d’activités de loisirs et de tourisme et réaliser une communication associée.
  • En Master, dans le cadre du module « Management territorial du développement durable », les étudiants étaient amenés à réfléchir aux choix stratégiques que Rivages de France et ses membres devront opérer afin d’orienter certaines de leurs activités vers un tourisme durable.

Début 2021, la réalisation du cas pédagogique s’est achevée par la rédaction de la note pédagogique, intégrant les retours d’expériences des étudiants ainsi que les remarques et observations de la direction de Rivages de France. Le cas a été soumis mi-mai 2021 à la CCMP pour intégration au processus éditorial.

Enfin, à noter que les diverses publications réalisées en 2020 dans le cadre du programme IMTERPED ont été utilisées pour réaliser un parcours e-learning à destination des étudiants « Gérer la fréquentation touristique : entre contrainte et différenciation ».

 

En conclusion, cet été ou plus tard, quand nous sillonnerons un sentier, cette trace linéaire la plus ancienne et sans doute la plus fine et discrète que les hommes aient imprimée sur leur espace (Sacareau, 1997), en particulier sur le littoral, vestige d’un système de surveillance des côtes datant de 1791, nous nous remémorerons cette pensée d’Antoine de Baecque « ce sentier, tel qu’il est et qu’il part, moi je l’aime » (de Baecque, 2016, p. 11), mais nous n’oublierons pas que sous nos pieds se cache une gestion qui mobilise de nombreux acteurs afin d’assurer une qualité de notre expérience de balade sur le littoral.

 

Références

1/ Direction Générale des Entreprises (2019) « Le tourisme littoral », Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, mis en ligne le 06.12.2019, URL : https://www.entreprises.gouv.fr/fr/tourisme/developpement-et-competitivite-du-secteur/tourisme-littoral

2/ Programme de recherche piloté sous la coordination générale de Yohann Rech, maître de conférences à l’Université Rennes 2, plus d’informations sur le site web, URL : https://www.vips2.fr/imterped/

3/ Espaces-laboratoires : Presqu’île de Quiberon, Baie de Saint-Brieuc, Île de Ré, Corniche de l’Estérel et rive française du lac Léman

4/ Plus d’informations sur l’association Rivages de France : http://www.rivagesdefrance.org/

5/ Pour réécouter l’émission « Les enjeux de la protection du littoral », Economie et société durables, Radio RCF Charente Maritime, diffusée le 13.10.2020, 24’51, URL : https://rcf.fr/actualite/environnement/protection-du-littoral-marie-noelle-rimaud-jeromepiriou-florian-geoffroy-0

Bibliographie

Corbin, A. Le territoire du Vide. L’occident et le désir du rivage 1750-1840. Paris : Flammarion, 1988.

de Baecque, A. Une histoire de la marche. Paris : éditions Perrin, collection « synthèses historiques », 2016.

Duhamel, P. et Violier, P. Tourisme et littoral : un enjeu du monde. Paris : Belin, 2009.

Lussault, M. Article « Coprésence », in Lévy, J. et Lussault, M. (dir.) Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés. Paris : Belin, p. 211-213, 2003.

Piriou, J., Rech, Y., Clivaz, C. Gestion du sentier littoral par les EPCI. Juristourisme, n°234, 10/2020, 23-26.

Piriou, J., Rimaud, M.-N. Le sentier du littoral à l’épreuve du déconfinement. The Conversation, 29 mai 2020, URL : https://theconversation.com/le-sentier-du-littoral-a-lepreuve-de-la-strategie-de-deconfinement-139420.

Sacareau, I. « Sentiers de trekking et activités de portage au Népal », Strates, n°9, 1997. [http://journals.openedition.org/strates/622]. Consulté le 01-07-2020.